Lynda Lemay est née à Portneuf, près de Québec. Elle vit une enfance paisible entourée de parents exemplaires et de deux sœurs complices.

Dès l’enfance, Lynda s’amuse à faire danser les rimes, s’adonne à de naïves poésies, est sensible au rythme des mots. Elle prend des cours de piano pendant trois ans, mais se lasse vite des gammes à pratiquer et de la lecture à vue. La future musicienne sera donc plus ou moins autodidacte.

C’est à l’adolescence que s’amplifie sa passion pour l’écriture. Elle rêve de rédiger un roman, ne se connaissant alors encore aucun talent de chanteuse. À 17 ans, elle reçoit une guitare en cadeau et c’est le coup de foudre. Elle bafouille quelques premières chansons. L’émotion passe. Sa voix fragile se fait des muscles sous des histoires lourdes de rimes et de sens.

Jeannine, sa maman, s’improvise « manager » et l’inscrit à des concours. Elle encourage sa fille et considère que le talent de celle-ci « ne peut pas rester dans le sous-sol de leur maison ». C’est en 1989 que Lynda se démarque et remporte le premier prix au prestigieux concours du Festival International de la Chanson de Granby. C’est là que la vie de Lynda prend un tournant important. C’est son premier pas dans le milieu des professionnels de la musique. Son prix lui permet de fouler une première scène en France, dans la cour du château à Saint-Malo, où Lynda se rend compte de l’engouement du public français pour son jeune répertoire.

C’est en 1990 qu’elle signe un contrat avec la multinationale Warner Music Canada avec qui elle entretiendra une harmonieuse collaboration pendant un peu plus de 25 ans de sa vie.

Lynda est prolifique. Les chansons giclent de sa plume, comme l’eau claire d’une source généreuse. Son premier album, Nos Rêves (1990), ne connaît qu’un bien discret succès, alors que son second opus, Y (1994), est vendu à plus de 200 000 exemplaires, juste au Canada. Les amateurs de chansons à textes se ruent pour la découvrir en spectacle. C’est d’ailleurs sur scène qu’elle fait valoir le mieux ses œuvres, alternant entre chansons aux scénarios déchirants et chansons à l’humour délirant. Le public ne sait plus quelles larmes verser tellement il est propulsé dans des montagnes russes d’émotions.

En 1996, une triple rencontre sera déterminante dans le parcours de l’auteure-compositrice-interprète en pleine ascension. Participant à un hommage à Charles Trenet au Festival de Jazz de Montreux, elle y serre la pince de trois monuments: Trenet lui-même, qui la félicite pour sa performance sur scène (où elle vient d’interpréter deux chansons du monstre sacré), Charles Aznavour qui reconnaît chez elle une plume solide (après l’avoir entendue interpréter son titre « La visite »), ainsi que Gérard Davoust, partenaire de Charles Aznavour, aux prestigieuses Éditions Raoul Breton, qui démontre son intérêt envers l’œuvre de l’artiste émergeante. Une amitié inébranlable naîtra de cette association entre Lynda et son éditeur.

En 1997, enceinte de sa première fille, Jessie (de son mariage avec le comédien-humoriste Patrick Huard), Lynda s’installe quelques semaines en France pour y enregistrer son nouvel album éponyme, réalisé par Yvan Cassar. L’album est un succès, et les spectacles de Lynda sont de plus en plus courus. Sa présence sur scène ne laisse personne indifférent.

La parution de son quatrième album « Du coq à l’âme », réalisé par son ami Claude Mégo Lemay, consacre le talent de la jeune artiste, en 2001. Puis, couronnée d’une Victoire de la musique comme artiste-interprète féminine de l’année, Lynda Lemay enchaîne succès d’albums et de scène avec « Les Lettres rouges », « Les secrets des oiseaux », « Un paradis quelque part », qui se taillent tous une place de choix au Top des Ventes en Europe comme au Canada.

Elle poursuit son aventure avec un projet totalement en marge des sentiers battus avec « Un éternel hiver », un « Opéra folk »  qu’elle met en scène et qui touche profondément son public fidèle.  S’en suivra la naissance de sa seconde fille, Ruby, née de son deuxième mariage (avec Michael Weisinger).

La quarantaine de Lynda connaît des hauts et des bas. Cela dit, les albums « Ma signature », « Allo c’est moi » et «Blessée» continuent de faire mouche. Le talent de l’artiste inspirée ne se dément pas.  Elle sait se renouveler et arrive toujours à surprendre avec ses histoires finement ciselées et habilement interprétées.  Un « Best of »  parait en 2011 et Lynda poursuit ses tournées, qu’elle « segmente »; elle prend bien soin de garder un maximum de temps de qualité qu’elle peut consacrer à sa famille.

Sur la scène de l’Olympia à Paris, le 30 janvier 2012, Charles Aznavour remet à Lynda l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres en France.  Quelques années plus tôt, l’artiste était aussi récipiendaire de celle de l’Ordre de la Pléiade au Québec.

Le tourbillon du succès, des voyages et des responsabilités de toutes sortes finissent somme toute par forcer Lynda à ralentir un peu le rythme.  En 2013, elle sort l’album « Feutres et Pastels »  puis, en 2016, « Décibels et des silences ».  C’est au bout de la tournée du même nom que Lynda s’offre un silence bénéfique, après avoir célébré son soixantième Olympia, à Paris, ses 25 ans de carrière et plus de 4 millions d’albums vendus.

En 2017, Lynda perd son papa, Alphonse (« Le plus fort, c’est mon père »).  Les derniers moments que l’artiste passe avec son pilier donnent place à une poussée de création hors du commun. Alphonse souffle des rimes à sa fille, que celle-ci intègre à ses chansons. Ce moment de complicité est d’une intensité rare.  Lynda visualise avec son père un long horizon où pourront voyager ces nouvelles chansons.

En 2018, Lynda entame le projet qu’elle qualifie de « complètement fou », le plus grand projet de sa vie: IL ÉTAIT ONZE FOIS. Onze albums de onze chansons, qu’elle mettra au monde en 1111 jours. Elle en donne le coup d’envoi le 11 du 11 2020.